Le défi de Yannick Zimmermann
 

  Un enseignant de 4ème primaire de Collombey s'est lancé un défi...
 
 
 

 

 

Une aventure passionnante

Yannick Zimmermann, enseignant à Collombey-Muraz, a participé entre le 11 et le16 avril 2004 au célèbre Marathon des Sables. Bravo à lui pour son exploit. Voici l'article paru dans le Nouvelliste à son retour :

Sept jours de course, 6 étapes dont une, la 3e, de dunes en continu, 237 km au total, une température maximale de 45°: ce sont les caractéristiques principales du Marathon des Sables qui s’est couru entre le 11 et le 17 avril dans le désert sud-marocain. Un valaisan, Yannick Zimmermann de Collombey, était au départ. Et à l’arrivée! Son temps : 41 h 27’ 34’’ (17 h 44’ 47’’ pour le vainqueur Laheen Ahansal, qui l’a gagné pour la septième fois !), soit une moyenne horaire de 5,72 km/h. Son rang final : 329e sur 610 participants. « Terminer, c’était mon objectif. Je l’ai atteint », explique le collombeyroud, satisfait, et on le comprend, d’avoir mené à terme son pensum. « Personnellement, je me suis assez bien sorti. J’ai attrapé une tendinite au genou externe gauche lors de la 4e étape. Cette blessure m’a énormément gêné et quasiment obligé de marcher durant les 100 derniers kilomètres de la course. Mes pieds ont également souffert. Par chance, je n’ai attrapé des cloques que lors de la troisième étape au niveau des orteils. » La chaleur, qui a atteint par moment 45° n’a, en revanche, pas trop gêné Yannick Zimmermann. « Je n’ai pas connu de problèmes de ce côté-là », poursuit-il. « J’aime bien la chaleur. »

Yannick Zimmermann au départ de la dernière étape.

Une organisation parfaite

Yannick se plaît à relever la parfaite organisation de la course tant au niveau technique que médical. « Pour chacune des étapes, des véhicules avec des médecins à bord circulent sans arrêt sur l’axe du parcours pour guetter les coureurs en difficulté », explique-t-il.

Limité à 5 kilos, le poids du sac – nourriture, habits, etc. – a constitué un casse-tête permanent pour Yannick Zimmermann. « Les frères Ahansal portaient un sac de 5 kilos, d’autres de 14 ou 15 kilos. Personnellement, j’avais opté pour un sac de 8 à 9 kilos, mais il était souvent de plus de 10 kilos. La différence était de trouver le juste milieu entre le trop et le pas assez. Finalement, je me suis dit qu’il valait mieux en porter plus que pas assez et le regretter à la fin.»

Les moments forts de l’aventure, Yannick Zimmermann les a vécus au départ, au moment de la rencontre avec les autres coureurs et, bien sûr, en course. «Chaque jour vers 17 heures, on nous apportait les e-mails qui nous avaient été adressés. C’était un moment attendu de tous. Le départ de la première étape, l’arrivée de nuit à Ouarzazate et l’arrivée finale à Tagounite ont été d’autres moments poignants de l’aventure. J’avais secrètement espéré terminer le marathon en courant. J’ai pu le faire, même si je le paie encore aujourd’hui avec ma tendinite », conclut-il, fier d’avoir mené à bien cette incroyable aventure.

Gérard Joris Nouvelliste du mercredi 19 mai 2004

 

 

Voici l'article paru avant son départ

Article tiré du Nouvelliste, le 20 février 2004

Une trotte dans les sables

Le Collombeyroud Yannick Zimmermann participera au prochain Marathon des Sables (11-16 avril 2004).

Une aventure sans précédent entre sable et soleil pour ce passionné de course à pied.

«Mon plus grand souhait est simplement de terminer la course. Pour une première tentative, peu importe le chrono» photo Berthoud

Yannick Zimmermann ne relève pas les défis à la légère. Depuis qu'il a décidé, en juillet dernier, de participer au Marathon des Sables, il ne laisse rien au hasard. A commencer par la préparation physique. Le Chablaisien s'est assuré les conseils avertis d'un entraîneur lausannois qui a déjà mené à bon port plusieurs participants au marathon. «J'essaie de ne pas griller mes cartouches maintenant et de monter doucement en puissance. Je fais actuellement quatre séances hebdomadaires de course et une de renforcement musculaire. Je varie souvent les terrains pour me préparer le mieux possible au désert. Autre difficulté, je dois courir avec un sac à dos pesant entre 5 et 8 kilos.»


Tout sur le dos

En effet, le Marathon des Sables est une course où l'on transporte tout son matériel sur les épaules. Comme bon leur semble, les coureurs agencent leur sac à dos en incluant nourriture pour six jours, pharmacie, habits de rechange et même sac de couchage. Pour mieux se préparer, Yannick Zimmermann a aussi pris contact avec une équipe de trois Romands engagés cette année dans l'aventure. «Un des concurrents a déjà participé au marathon et m'a donné de précieux conseils. Je dois soigner tout particulièrement mes pieds. Ils vont enfler sous l'effet de la chaleur et je dois déjà former des chaussures une ou deux tailles au-dessus de ma pointure. Le risque de blessure s'en trouve malheureusement augmenté.»


«Peu importe le chrono»

Dans une course de six jours, dont une étape record de 80 kilomètres, il est impératif de gérer son effort. Yannick Zimmermann s'est déjà résigné: il n'hésitera pas à calmer son rythme et à alterner période de marche et de course. «Mon plus grand souhait est simplement de terminer la course. Pour une première tentative, peu importe le chrono et la place au classement. J'aimerais simplement que les amis et sponsors qui m'ont soutenu soient fiers de moi.» Au premier rang des supporters se trouve la femme de Yannick Zimmermann. «La préparation physique me prend énormément de temps et la situation est parfois difficile. Néanmoins, le décision de relever le défi s'est prise à deux et je peux maintenant compter sur elle comme mon plus fidèle soutien!»


Sacrifices immenses

On l'aura compris, les sacrifices nécessaires à l'accomplissement d'un tel projet sont immenses. Mais pour l'intéressé, le projet relève plutôt du rêve. En sport ou dans d'autres domaines, Yannick Zimmermann aime les défis difficiles et cette rencontre avec le désert le travaille depuis quelques années déjà: «Mes vacances coïncident avec la date de la compétition. Tout concordait parfaitement pour que je me lance cette année.»
La passion avant tout

Natif et résident du Chablais, Yannick Zimmermann fêtera cette année ses 30 ans. Marié depuis trois ans avec Pascale, il habite actuellement à Collombey. Si le couple vit encore seul, il «espère tout bientôt» accueillir une bonne nouvelle sous son toit. Après une maturité socio-économique, Yannick Zimmermann entame des études à l'école normale du Valais romand. Titulaire d'une classe de 4e primaire à Collombey, l'enseignant avoue avoir «véritablement trouvé sa voie».

Côté sports, Yannick Zimmermann a commencé sa carrière à l'école de football de l'USCM. Il décide ensuite de s'essayer au tennis et, de tournois en interclubs, la petite balle jaune le retient jusqu'à ses 20 ans. «J'avais alors envie d'essayer une autre activité.» Sans faire partie d'un club et avant tout pour son plaisir, Yannick Zimmermann se met à arpenter les sentiers chablaisiens. Rapidement, il s'intéresse aux distances plus importantes et participe à son premier Morat-Fribourg et au demi-marathon de Lausanne. Pendant l'été, l'homme est aussi fan de VTT, «une excellente préparation de fond pour la saison de course». Ce n'est qu'en 2003 qu'il franchit le cap des 20 kilomètres et se lance à l'attaque de son premier marathon. Après avoir participé à celui de Paris et à celui d'Amsterdam, il s'entraîne depuis janvier pour le Marathon des Sables.
Courir intelligemment

S'il court avant tout pour son plaisir, Yannick Zimmermann a décidé d'associer un but humanitaire à son aventure. «J'ai choisi de mon propre chef de contacter Terre des hommes. Je compte porter un T-Shirt à leur effigie et tenter ainsi, toutes proportions gardées, de sensibiliser les gens aux droits des enfants.» Une occasion privilégiée pour l'enseignant de confier à sa classe de 4e primaire une mission concrète dans son aventure. De carnaval à Pâques, le Collombeyroud va aborder les thèmes des droits de l'enfant et de la pénurie d'eau dans certains pays. «J'aimerais que mes élèves participent à la réalisation du T-Shirt que je porterai dans les bivouacs. Par le biais de leurs dessins, j'espère ainsi faire connaître Terre des hommes et son action auprès des enfants.»

Loin de lui l'idée de se donner ainsi bonne conscience, Yannick Zimmermann souhaite simplement associer tous les acteurs de sa vie à sa grande aventure. Sa classe avec qui il entretient une relation très motivante mais aussi ses proches qui l'encouragent et le soutiennent financièrement. Autant de personnes à qui se raccrocher lorsque l'on escalade une dune de sable sous un soleil de plomb.

Johan Rochel, Nouvelliste du 20 février 2004